Pistes pédagogiques
Pour accompagner vos élèves aux spectacles
Contact : Sarah Jolivet - enseignante relais - sarah.jolivet@theatre-chaillot.fr - 01 53 65 30 91
Saison 2022/2023
Saison 2021/2022
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« Les œuvres nous modifient de l’intérieur. Quand nous lisons un roman, notre cerveau travaille comme si nous étions l’un des personnages. Quand nous écoutons de la musique, il chante. Et quand nous voyons une chorégraphie, il danse. Voilà pourquoi l’art écologique peut nous faire ressentir l’urgence climatique beaucoup plus profondément que des informations ou des chiffres bruts ».
Pierre Lemarquis, neurologue spécialiste de l’art. Revue Causette
Avant de voir le spectacle
1/ Découvrir le groupe Grenade, la compagnie Grenade et Josette Baïz
De très nombreuses ressources nous permettent de découvrir le travail exceptionnel de cette chorégraphe hors normes réalisé auprès des enfants et adolescents depuis trois décennies.
Nous retiendrons quelques aspects essentiels :
- Création de spectacles interprétés exclusivement par des enfants de 7 à 18 ans.
- Distinction entre le groupe grenade (enfants) et la compagnie grenade (jeunes adultes professionnels souvent issus du groupe grenade).
- La notion de métissage au centre du travail chorégraphique : contemporain, hip hop, classique etc.
- L’implantation dans les quartiers d’Aix et Marseille et la volonté de diffuser la danse à différents niveaux : projets dans les écoles, école de danse et professionnalisation.
Vous pouvez découvrir le Groupe Grenade en visualisant :
- Le reportage France 3 (Fruits de la passion / avril 2017) ;
- L’émission Culture box ;
- Le portrait et le parcoursde l’artiste Josette Baïz à l’origine de la création du Groupe Grenade dans les quartiers d’Aix et Marseille sur numéridanse – La minute du spectateur et sur le site de la compagnie
- Une émission du Grand échiquier à l’occasion de la tournée de Kamuyot (2019) de la compagnie Grenade.
- De très nombreux articles de Presse et de liens vidéo sur le site de la compagnie (revue de presse).
- Et pour préparer votre venue à Chaillot, la traditionnelle « Vue sur les marches » (Roméo et Juliette – Groupe Grenade, 2014).
2/ Présentation de l’univers du spectacle
Le sujet : Un conte écologique qui veut montrer à la fois les dangers qui menacent notre planète mais aussi sa beauté
« Les plus jeunes danseurs du Groupe Grenade, dirigé par Josette Baïz, questionnent le devenir de la planète en dansant. Un cri d’alerte touchant, démontrant aussi bien le danger écologique que la beauté de notre Terre.
« Son titre évoque l’arbre sacré de la savane, menacé par le réchauffement climatique. Mais Baobabs, nouvelle création de Josette Baïz et de son Groupe Grenade, n’est pas seulement un conte écologique ou une prophétie apocalyptique. Pour lancer un cri d’alerte sur le devenir de la planète, la chorégraphe a choisi de mettre en avant les plus jeunes des danseurs de sa compagnie, soit quatorze enfants et adolescents de huit à douze ans. Leurs mots d’inquiétude et d’espoir ont fourni la trame d’un spectacle mêlant danses, vidéos, texte, jeux de lumière et musique originale, pour dire la beauté du monde autant que sa destruction programmée. Tour à tour émouvante, grave et joyeuse, cette traversée initiatique en huit tableaux, des forêts africaines jusqu’aux bidonvilles indiens, s’adresse à tous. » Isabelle Calabre
Quels procédés d’écriture ? Quels partis pris ?
Parti pris de la chorégraphe : montrer à la fois les merveilles du monde et ce qu’on en a fait, espèce de recto verso. Les danseurs passent sans arrêt d’une émotion à l’autre entre émerveillement, sérénité à colères, angoisses : la notion de CONTRASTE est au cœur du projet et les élèves pourront identifier les émotions contradictoires qui vont les traverser (cf. pistes « Après avoir vu le spectacle » grâce à la plateforme Data-danse).
Les choix essentiels :
- Très jeunes danseurs capables de nous émouvoir qui symbolisent l’avenir de notre monde.
- Mélanger les cultures pour nous signifier que nous sommes tous différents et pourtant unis dans un même monde.
- VIDÉOS : chaos d’images vidéo : certaines montrent la beauté de la nature d’autres l’enfer des déchèteries, de la pollution marine… Elles prennent beaucoup de place dans la scénographie.
- LUMIERES : « Des lumières comme une suite d’atmosphères des étapes du voyage traversé par les enfants ».
- DANSES : « Une chorégraphie intense, survoltée, dynamique, sereine, désespérée construite à partir des danses multiples et métissées » ;
- « Les enfants font bloc en des danses unitaires. Tous sont des individus en mesure de partager leur culture et leur spécificité ; Tous sont unis pour nous réclamer de tout changer, pour ne pas sombrer » ;
- Danse contemporaine, Hip Hop, danses ethniques et technique improvisation/composition.
- TEXTES composés autour du questionnement des enfants sur le devenir de la planète : énumérations inquiètes/ interpellations vives.
- MUSIQUE originale, mélange électro acoustique, influences indiennes, urbaines, tribales et classiques.
- Un scénographe, Dominique Drillot ;
- Une auteure Dominique Duby ;
- Images et vidéo de Luc Riolon ;
- Textes des enfants ;
- Musique de Thierry Boulanger.
3/ Présentation des thèmes abordés dans le spectacle /construction en 8 tableaux
- Le désert – danses africaines face au manque d’eau et à l’avancée du désert ;
- La centrale nucléaire ;
- L’océan en danger/le continent de plastique ;
- L’Inde : l’environnement et les droits humains sacrifiés : danses indiennes /images des enfants travaillant dans des décharges à ciel ouvert ;
- La ville : mégapoles, pollutions multiples, déchets, maladies, surconsommation/ danses urbaines ;
- Disparition de la calotte glaciaire, la fonte des glaces ;
- L'effrondement ;
- Le retour aux sources.
4/ Travailler avec les élèves sur un des thèmes du spectacle : le continent de plastique
Pour la création de Baobabs, les enfants ont écrit des textes autour du questionnement sur le devenir de la planète : « énumérations inquiètes, interpellations vives » les danseurs prennent la parole sur scène et interpellent le public.
Comment proposer la même démarche avec vos élèves ?
Proposition : activité pédagogique autour du 7ème continent de plastique (un des thèmes du spectacle) : https://enseignants.lumni.fr/parcours/0164/fle-dechets-plastiques-dans-le-pacifique-un-7e-continent.html
Pour la production (Tâche), on pourrait demander aux élèves de rédiger une phrase informative qui interpelle un public pour lui faire prendre conscience du phénomène (cette phrase sera utilisée pour la séquence en EPS-danse).
5/ Quelles compétences travailler en EPS dans le cadre de ce spectacle ?
Activité danse reliée à l’activité en classe sur le continent de plastique
Intention : être ensemble, faire bloc pour dénoncer et alerter
Étape 1 : Travailler l’écoute du groupe
Marcher dans l’espace scénique (équilibre du plateau) en rythme avec une musique proposée par l’enseignant. À l’écoute, tenter de marcher tous à la même vitesse.
Changer les vitesses sans se le dire, ressentir l’accélération ne jamais s’installer dans une vitesse.
Tenter un crescendo/decrescendo.
Au signal de l’enseignant (arrêt de la musique) STOP ! regard public collectif : statues ! Un élève déclame sa phrase. Puis un autre en cascade, un troisième… La marche reprend avec la musique.
Étape 2 : Écriture chorégraphique par groupe de 3 ou 4
Chacun choisit un, deux ou trois mots dans la liste proposée :
Flotter/ jeter/ asphyxie/ accumuler/ danger/fragile/contaminer/protéger/ réagir/ alerter …
À enrichir et compléter en fonction de votre propre travail sur le sujet.
Dans le groupe, un leader explore tous les mouvements possibles évocateurs du mot choisi, les autres suivent et tentent de reproduire les mouvements du leader. On change régulièrement le leader.
Consignes : utiliser différentes parties du corps, varier les vitesses, l’espace de déplacement (devant/ derrière/ côtés/ sol…), les énergies, ne pas répéter toujours le même mouvement, chercher à se renouveler, à se surprendre.
Lorsque la phase d’exploration s’appauvrit, on passe à la phase d’écriture collective :
Chaque danseur décide d’une courte phrase évocatrice d’un mot et l’écrit dans le temps, l’espace, l’énergie. Encourager les contrastes, ainsi que la précision du trajet, du geste, du regard…. Bien fixer le début, la fin.
Dans le groupe, on apprend les phrases de chacun.
On demande enfin aux élèves de mettre bout à bout les phrases de tout le monde pour en faire une chorégraphie commune, collective. S’attarder sur les intervalles entre chaque phrase.
Pour finir, composer librement avec la création de l’étape 1 et celle de l’étape 2 et finaliser.
6/ Débattre avec les élèves
« Depuis quelques temps, des enfants et des adolescents prennent la parole pour alerter et responsabiliser les adultes sur le danger écologique qu’affronte l’humanité ; Ils sont étonnants de clarté et de détermination » Josette Baïz
Sujets à aborder pour préparer les élèves à comprendre les inquiétudes et interpellations des jeunes danseurs
- Êtes-vous inquiets pour la planète ? Pourquoi ?
- Les enfants ont-ils raison de s’engager pour la planète ?
- Les enfants peuvent-ils faire comprendre aux adultes l’urgence d’agir ?
- La danse est-elle selon vous un bon moyen pour alerter ? l’art en général ?
- Connaissez-vous Greta Thunberg ? Que pensez-vous de cette phrase qu’elle a prononcé lors d’un discours face à des responsables politiques du monde entier : « Vous dites que vous aimez vos enfants plus que tout, pourtant vous volez leur futur devant leurs yeux »
- Un enfant qui fait la leçon à des adultes, POUR OU CONTRE ?
- Pour animer et préparer ces discussions, il peut être intéressant de préparer sous forme de Débat mouvant afin de favoriser l’aspect collaboratif du débat (on prendra comme question polémique la dernière proposée).
7/ Interroger le titre du spectacle : Baobabs
Le baobab, c’est l’arbre qui symbolise la trame du spectacle.
Un des derniers rescapés qui peine à résister à la déforestation, aux changements climatiques, il est considéré comme « l’arbre aux merveilles » : il vit longtemps, ses fruits sont dix fois plus riches en vitamine C que l’orange, il se remet de tout (coupez un baobab, le cœur reste vivant, un atout qui lui permet de cicatriser des pires blessures en quelques mois.)
Kit Baobécole/Educo-baobab : découverte de l’Afrique et des baobabs.
Ce kit a pour objectif de faire découvrir toutes les facettes de cet arbre depuis la graine jusqu'à l'arbre : c'est quoi un baobab, où le trouve-t-on, dans quels pays, pourquoi ? A quoi peut-il servir ?
Comment sont les fruits et les graines ? Comment faire germer les graines ? Dans quelles conditions ? Avec pour terminer la/les séances la germination de graines de baobab !
Ainsi, il sera possible de sensibiliser les enfants sur le choix de ce titre et son lien avec le propos du spectacle.
« A la forme de cet arbre mythique, tronc imposant, branches épaisses,
feuillage clairsemé répond l’architecture du spectacle.
Tous les enfants font bloc en danses unitaires. Tous sont des individus en mesure de partager leur culture et leur spécificité.
Tous sont unis pour réclamer de tout changer pour ne pas sombrer.
D’un seul tronc ne pourra naître qu’une seule embarcation
vers un avenir prometteur.
Baobab, comme un coup de tam-tam qui appelle à nous réveiller. »
Dominique Drillot, scénographe, octobre 2019
© Olga Putz
Après avoir vu le spectacle
Trace, mémoire, médiation
Deux activités en classe pour revenir sur le spectacle Baobabs à Chaillot
1/ Convoquer la mémoire de ce que l’on a vu, ressenti, découvert avant le début du spectacle.
- À la manière de Georges Perec (dans son livre intitulé « je me souviens »), écris quelques vers dans lesquels tu évoques la sortie au théâtre de Chaillot pour aller voir Baobabs.
Les enfants peuvent se souvenir du voyage aller/retour, de leur arrivée à Chaillot (les images, les odeurs, les matières, l’espace, l’ambiance, le grand escalier, la vue sur la Tour Eiffel…), l’entrée dans la salle Jean Vilar (les couleurs, les bruits, la chaleur, l’excitation, les autres groupes…), le moment juste avant le début…
- Élaborer un « carnet d’émotions » du spectateur.
2/ La mémoire du spectacle grâce à la plateforme Data Danse
À l’aide d’un vidéoprojecteur face à la classe, l’enseignant répond aux questions grâce aux réponses des élèves. Pour les questions un peu difficiles, c’est l’enseignant qui explique ses réponses. Il est aussi possible de passer les questions les plus ardues et s’attarder sur d’autres plus simples.
Pour aller plus loin
On peut enfin reprendre la citation du début…
« Les œuvres nous modifient de l’intérieur. Quand nous lisons un roman, notre cerveau travaille comme si nous étions l’un des personnages. Quand nous écoutons de la musique, il chante. Et quand nous voyons une chorégraphie, il danse. Voilà pourquoi l’art écologique peut nous faire ressentir l’urgence climatique beaucoup plus profondément que des informations ou des chiffres bruts »
Pierre Lemarquis, neurologue spécialiste de l’art. Revue Causette
Et envisager avec les élèves d’évaluer à quel point le spectacle Baobabs nous a fait ressentir l’urgence écologique… et maintenant, que fait-on ?
Les enseignants peuvent nourrir leur réflexion et leurs propositions grâce au numéro 560 des cahiers pédagogiques : urgence écologique : un défi pour l’école.
De 2001 à 2008, la Petite Fabrique d’Annie Sellem poursuit un projet original : demander à des chorégraphes venus d’horizons différents de créer de courtes pièces en s’inspirant librement de Fables de La Fontaine. Douze petites histoires ont été rassemblées, aux esthétiques multiples. L’objectif était de proposer une collection de pièces de grande qualité artistique accessible au jeune public.
Ce projet va réunir une multitude d’artistes, chorégraphes et interprètes pour une aventure artistique et humaine de grande ampleur. Par sa diversité de points de vues, ses écritures différentes, la mutualisation des moyens de création et de diffusion, ce projet est un exemple de solidarité et de tolérance grâce auquel des artistes se mettent ensemble pour défendre la danse en s’appuyant sur l’universalité des fables de Lafontaine au regard de l’universalité des corps et du langage chorégraphique.
Nous nous intéresserons dans ces pistes au positionnement de chacune des chorégraphes par rapport à cette commande.
Les pistes pédagogiques proposées seront l’occasion d’explorer la richesse des trois points de vue des artistes chorégraphes : Béatrice Massin pour le loup et l’agneau, Lia Rodrigues pour contre ceux qui ont le goût difficile et Dominique Hervieu pour Le corbeau et le renard.
Les élèves pourront préparer leur venue au spectacle en ayant au préalable questionné la pratique de la ré écriture : chercher des indicateurs de lecture pour identifier comment la fable existe au regard de la corporalité des danseurs, des choix scénographiques, au rapport au récit ou à son interprétation.
Les Fables de La Fontaine font partie de notre patrimoine culturel. Elles offrent des pistes d’exploitations pédagogiques particulièrement riches en dissociant la fiction narrative (le récit) de son déchiffrement (compréhension de la valeur éthique et politique du discours, de la pensée).
Comment ces courtes histoires sont-elles devenues matière pour des écritures chorégraphiques singulières ?
Comment les trois chorégraphes se sont-elles appropriées le récit et son déchiffrement pour écrire et composer ? Quels ont été leurs partis pris ? Quelle distance par rapport au récit, à la narration ont-elles opérées ? Comment la portée politique de La Fontaine a-t-elle été traitée ou pas ?
Et surtout, nous chercherons à apprécier pour chacune des fables la mise en corps, en danse : comment les personnages de la Fable s’expriment ils corporellement dans chacune des fables ? Quels dispositifs scéniques, univers sonores, costumes, accessoires participent à la dynamique d’une ré écriture libre et singulière ?
Ces pistes s’adressent principalement au public scolaire cycle 3 et cycle 4 et lycéens mais peuvent être facilement adaptables pour un plus jeune public.
Avant de voir le spectacle
« Je me sers d’animaux pour instruire les hommes » Jean de la Fontaine
Cette citation sera l’occasion de sensibiliser les élèves à la portée politique des Fables. On pourra aborder l’idée selon laquelle, en donnant la parole aux animaux, La Fontaine parle de pouvoir, de domination et décrit les comportements humains, qu’il dénonce, parfois avec virulence.
I. Imaginer des portraits vivants de personnages que l’on retrouvera sur scène
De quoi les personnages des trois fables sont-ils faits ?
Inventer un personnage contemporain inspiré d’une des fables, le caractériser.
Au préalable, proposer aux élèves de faire une petite enquête sur les personnages des fables de La Fontaine à partir du site :https://www.lafontaine.net/lesFables/pageFable.php?page=53
Demander d’identifier dans le loup et l’agneau et le corbeau et le renard à quelles catégories (animaux forts et puissants/faibles et victimes) les 4 personnages appartiennent. Expliquer brièvement l’objet de la fable contre ceux qui ont le goût difficile et identifier les deux personnages du dialogue : la Fontaine qui défend son style poétique face à son détracteur qui l’accuse de ne pas respecter l’œuvre originale.
Diviser la classe en 3 groupes. Chaque groupe se divise en deux et propose une version contemporaine d’un des personnages identifiés qui s’oppose à un autre personnage : Jean de la Fontaine et son détracteur ; le loup et l’agneau ; le renard et le corbeau.
1. Elaborer la carte d’identité du personnage :
- Homme/Femme
- Âge
- Domicile
- Profession
2. Décider de traits de caractères principaux et les qualifier : humble, naïf, orgueilleux, de mauvaise foi, suspicieux, hypocrite, fragile, faible, confiant, dominateur, manipulateur, cruel, brutal, insatisfait, vaniteux, perfide, pervers…
3. Décider de sa manière de bouger, de se déplacer, de regarder, de se tenir : Dans quel corps notre personnage évolue-t-il ? Inviter les élèves à exagérer les transformations corporelles. Réaliser des portraits photos « sculptures » de son personnage.
4. Imaginer un duo évocateur d’une des fables : Chaque saynète commence par l’entrée en scène décalée de chacun des personnages, un déplacement dans l’espace, des regards adressés au public, un placement précis dans l’espace de la salle.
On pourra aussi imaginer un chœur de chacun des personnages (un chœur de loups, de renards…) qui se déplace en groupe avec un coryphée qui souffle la voix au chœur. La partition corporelle du chœur sera réalisée à partir de gestes répétés liés à l’intention fondamentale du personnage choisi, la partition orale du coryphée sera travaillée avec l’enseignant à partir de situations de jeu évocatrices de la fable mais transposées dans notre société contemporaine. À la manière d’un « battle » deux chœurs pourraient se faire face et évoluer en confrontation.
Les situations de jeu peuvent aussi être suggérées :
- Persuader à tout prix d’acheter un produit miracle en flattant le consommateur (autour du renard) ;
- Aller porter plainte après s’être fait arnaquer par un escroc (autour du corbeau) ;
- Une scène de harcèlement de rue entre un homme (autour du loup) et une femme (autour de l’agneau).
II. Danse : une séquence en EPS
Visionner la vidéo /présentation du spectacle https://www.theatre-chaillot.fr/fr/saison-2019-2020/fables-fontaine
Travailler autour de la création de duos : petites histoires courtes à l’image des Fables à la Fontaine.
Chaque duo choisit un verbe inducteur parmi :
Dominer – flatter – piéger – menacer - critiquer
Pour chaque verbe, définir une relation possible entre deux personnages antagonistes (menacer ou être menacé / dominer ou être dominé…). L’intention sera de créer une tension née de cette relation.
Une première phase d’écriture gestuelle consistera à écrire une phrase solo. Elle sera nourrie de mots clés en terme de mouvement (regarder de haut, défier du regard, caresser dans le sens du poil, enlacer, pointer du doigt, fuir, se recroqueviller, s’étirer, contracter…) liés à la relation définie entre les deux personnages.
On insistera sur la précision gestuelle. On proposera un ensemble de contraintes liées aux différentes familles de mouvement, aux paramètres du mouvement et à certains procédés d’écriture.
Une deuxième phase d’écriture chorégraphique consistera à composer un duo à partir des 2 soli dans lequel devra apparaitre :
- Un choix lié à l’espace (espace entre les deux personnages, espace scénique, trajets, orientations)
- Un choix lié au temps : vitesses, arrêts sur image
- Des contacts : regards, contacts, portés
Les duos très courts mettent en mouvement une relation de tension que l’on peut identifier dans l’une des trois fables étudiées.
III. Proposer aux élèves d’organiser un débat dans la classe autour du thème de la critique en référence à la fable : contre ceux qui ont le goût difficile.
Le débat opposera deux groupes qui devront argumenter autour de la question de la place de l’artiste et du critique.
Un groupe défendra l’importance de l’existence de la critique pour faire vivre les œuvres d’art.
L’autre groupe dénoncera le pouvoir de la critique et la nécessité pour l’artiste de ne pas en tenir compte.
Après avoir vu le spectacle
1. On demandera aux élèves après avoir vu le spectacle de faire une analyse critique d’une des fables et de répondre collectivement à cette question :
Pourquoi et comment ces trois propositions artistiques de ré écriture des fables de La Fontaine nous ramènent à notre actualité, à notre monde aujourd’hui ?
La classe sera divisée en petits groupes de 3 ou 4, chaque groupe travaillant sur une des trois fables.
On rassemblera ensuite les réponses apportées à la question commune.
Une séance collective de « Data danse » sera proposée en isolant les trois propositions.
Chaque groupe devra ensuite rédiger une « Une » de journal en utilisant la photo jointe et en signant un texte critique qui apporte une ou des réponses à la question posée. Chaque « Une » de journal sera exposée au CDI par exemple.
Les élèves pourront également s’appuyer sur le document « 3 questions / réponses posées aux chorégraphes »
- Pourquoi avoir choisi cette fable ?
- En quoi cette fable est-elle toujours d’actualité ?
- Quelles possibilités la forme littéraire de la fable ouvre-t-elle à une chorégraphe ?
2. Et vous, que feriez-vous ?
Enfin, on demandera à chaque groupe, à l’image de la commande faite par Annie Sellem aux différents artistes chorégraphes, de choisir une autre fable, d’en proposer une ré écriture (théâtre / danse / écrit) qui mette clairement en évidence un parti pris de lien entre le récit et son interprétation. L’enseignant décide les règles du jeu en fonction de ses élèves.
Photos : © Benjamin Mengelle
Pour aller plus loin : focus sur la danse Baroque et Béatrice Massin
Pour Béatrice Massin, les fables de La Fontaine sont à envisager du point de vue historique et de leur forte portée politique. Selon la spécialiste de la danse Baroque au 17ème siècle, la violence des Fables est à l’image de la violence des relations de pouvoir qui caractérisent la Cour du roi Louis XIV et toute la société de l’époque. Le choix du Loup et de l’agneau est ainsi l’occasion pour elle de se positionner en tant que chorégraphe et en tant que citoyenne : comment donner à la danse baroque sa valeur politique ?
Ainsi, en refusant le traitement narratif de la fable, Béatrice Massin questionne le spectateur sur la relation de domination et de cruauté qui dépeint la société de la Cour de Louis XIV et qui trouve également un réel écho dans notre société contemporaine. C’est pourquoi le choix d’un homme et d’une femme interprètes n’est pas neutre. Car il s’agit également de montrer la relation de tension qui s’amplifie entre l’innocente qui ne sait pas ce qui l’attend et la perversité d’un loup qui manipule pour finalement détruire sa proie.
Le loup et l’agneau par Béatrice Massin est donc une œuvre engagée qui peut être éclairée par une connaissance de la danse baroque, Art majeur qui est au cœur de la Cour du roi Louis XIV.
Quelques pistes à explorer :
Pour découvrir le travail de la chorégraphe et de sa compagnie : « Fêtes Galantes » et comprendre pourquoi et comment la modernité est au cœur de la démarche de l’artiste.
Pour découvrir l’histoire de la « belle danse » qu’on appelle aujourd’hui danse baroque et visualiser un extrait du film Le Roi danse (film de Gérard Corbieau sorti en 2000, chorégraphies de Béatrice Massin) :
https://www.francemusique.fr/musique-baroque/qu-est-ce-que-la-danse-baroque-66153
Pour approfondir la place de la danse dans la société de la Cour du Roi Louis XIV et sa portée politique visant à canaliser toute la noblesse après la Fronde :
http://www.johnserdar.com/5zKM4Xre/
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« J’aimerais me focaliser sur la fascination qu’exercent les notions d’envol, d’état d’apesanteur de suspension, de planer…. Ces moments où l’on quitte la Terre tels que plusieurs pratiques de sports extrêmes le proposent ainsi que des pratiques artistiques » Rachid Ouramdane, à propos de Corps extrêmes
Quand le corps extrême fait fusionner l’art et le sport : la fascination de l’Homme oiseau
© Pascale Cholette (Corps extrêmes, Rachid Ouramdane)
1/ Les pratiques sportives extrêmes
Comment définir les sports extrêmes ?
Comment classifier les nombreuses pratiques ?
Comment les caractériser ?
Quelle est leur histoire ?
Pouvez-vous citer des pratiques sportives extrêmes ?
On peut proposer aux élèves une recherche sur ces pratiques sportives extrêmes afin de préciser ce qui se définit comme « extrême » : un sport « extrême » est extrêmement quoi ? Risqué, fatiguant, impressionnant, vertigineux ?
- Réaliser un abécédaire des sports extrêmes ;
- Effectuer une recherche sur les X Games (été/hiver) ;
- Distinguer des pratiques sportives extrêmes codifiées d’autres pratiques extrêmes plus « libres », non compétitives ;
- Distinguer les sports extrêmes de pleine nature des pratiques déconnectées de la nature ;
- Distinguer les sports extrêmes en lien avec « l’envol, l’état d’apesanteur, de suspension, de planer et les autres.
Pour chacun des trois extraits vidéo, vous préparerez des réponses aux trois questions suivantes :
1. Qu’est ce qui est « extrême » ?
2. Quelles émotions ressenties ? Fascination, peur malaise, admiration… Autre ?
3. Que recherchent, selon vous, les adeptes de ces pratiques physiques extrêmes ? Dépassement de soi, communion avec la nature, besoin d’adrénaline… Autre ?
L’enseignant propose de relever sous forme de brainstorming les réponses des élèves.
- Extrait 1 : escalade et highline
- Extrait 2 : surf de haute vague
- Extrait 3 : wingsuit
2/ La notion d’envol, de suspension, d’apesanteur : le « corps extrême » source de création artistique.
À partir de la vidéo de présentation du spectacle Corps extrêmes par Rachid Ouramdane (Arte concert), on demandera aux élèves de relever :
- La définition de l’artiste de ce qui relève du « chorégraphique »
Pouvez-vous trouver d’autres exemples quotidiens de « corps en déplacement dans des espaces » qui offrent des « chorégraphies » à celui ou celle qui prend la peine de les observer ?
- Les sources d’inspiration liées aux pratiques extrêmes pour Rachid Ouramdane :
« Je voulais partager cette hyper concentration, cette grande sérénité, ce calme nécessaire : donner à voir et à entendre cette chose là et pas uniquement ce qu’il peut y avoir de spectaculaire »
Questionner les élèves : Comment comprenez-vous cette intention ?
On cherchera avec les élèves à déplacer le regard du spectateur attentif non pas à l’acte extraordinaire et spectaculaire mais au récit intime de ce qui le traverse pendant l’acte extrême : ses pensées, ses émotions, son rapport aux autres, à l’environnement, ses sensations….
Il sera alors intéressant de diffuser le teaser du spectacle.
3/ Les interprètes du spectacle Corps extrêmes
« 8 d’entre eux sont acrobates, deux pratiquent des sports de l’extrême, aucun n’est danseur » Documentaire Arte concert
Qui sont ces individus hors normes ?
Des artistes acrobates (la compagnie XY), une championne d’escalade (Nina Caprez) et un highliner (Nathan Paulin) qui dévient de leur pratique pour donner corps au langage et à l’univers de Rachid Ouramdane.
Portraits :
Après avoir visualisé cette vidéo, les élèves pourront s’exprimer sur les liens entre pratique extrême (le porter acrobatique) et sa mise en représentation dans le but d’offrir au spectateur des visions du monde, des prises de position sur les relations entre individus et la force du collectif (« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin », devise du collectif XY).
Pour aller plus loin dans la découverte de la compagnie :
- Extrait de Le grand C
- Il n’est pas encore minuit, documentaire de Jean-Marc Birraux ;
- Le site de la compagnie ;
- Une définition du cirque acrobatique tel que le pratique la compagnie : un art de l’action dont il faut inventer le langage d’un point de vue technique (prouesses) mais aussi artistique (artistes-acrobates).
L’idée est la création d’un langage artistique à part entière. On pourra alors prolonger cette piste en proposant une recherche sur d’autres compagnies d’acrobates, comme le cirque VOST par exemple, composée de voltigeurs aériens : Pigments, création 2021.
On pourra alors explorer avec eux la richesse et la diversité des arts du cirque : « spectacle de la transgression des lois universelles et des limites physiques qui définissent les conditions mêmes de la nature humaine » (Marc Moreigne, Corps à corps - Visions du cirque contemporain, 2010 - Éditions de l’Amandier).
Ressources pour l’enseignant : Panorama du cirque contemporain/ARTCENA
- Nathan Paulin, highliner
Visionner le reportage Nathan Paulin, le funambule-portrait de Sept à Huit TF1
Visionner ensuite : Nathan Paulin, funambule et artiste
Demander aux élèves de prélever dans les deux reportages :
- Ce qui relève de l’exploit/ le record/ le spectaculaire/informations liées au danger, à la sécurité/ses objectifs : Nathan Paulin le SPORTIF
- Ce qui relève du récit intime : sensations, pensées, émotions ressenties, concentration, transe, conscience modifiée, le FLOW : Nathan Paulin l’ARTISTE
« Empreintes de poésie, ses traversées font basculer la prouesse du sport à l’art »
À propos de Corps extrêmes :
Le spectateur aura même l’occasion « d’entrer dans sa tête », à travers les commentaires du funambule, décortiquant ses pensées, son état psychique et physique lorsqu’il est sur le fil. Pêle-mêle, la peur du début de traversée, le retour du contrôle, le sentiment de liberté, l’impression de ne faire qu’un avec le décor. « Quand je suis sur un fil, je me mets dans un état d’hypersensibilité, décrit le funambule. J’ai besoin que tous mes sens soient très éveillés. »
Écriture : demander aux élèves d’écrire un récit qui raconte et décrit en détail toutes les sensations, émotions, images mentales lors d’un exploit, qu’il soit sportif, artistique ou autre. Ce récit peut être réel ou fictionnel.
On se questionnera avec la classe sur les raisons pour lesquelles nous sommes fascinés par le récit de Nathan Paulin lorsqu’il décrit son paysage mental lors de ses traversées : quelle est sa quête ? Qu’est- ce qu’il nous dévoile ? Qu’est- ce qu’il nous apprend sur la condition humaine ? Sur nos propres limites ? Celles que nous pensons connaitre ? Notre peur du vide ? Notre fascination pour le prodigieux, l’incroyable, le vertigineux ?
© Pascale Cholette (Corps extrêmes, Rachid Ouramdane)
Pour poursuivre la rencontre avec Nathan Paulin : en lutte contre le réchauffement climatique ARTE TV « 28 minutes »
- Nina Caprez, grimpeuse
« Plus je suis haut, plus je suis dans mon élément »
Visionner ce portrait : que représente l’escalade pour Nina Caprez ?
Nina Caprez est grimpeuse, adepte d’escalade de vitesse.
Pour découvrir des images d’escalade de vitesse, visionner cette vidéo.
Demander à quelques élèves de présenter cette discipline additionnelle aux Jeux Olympiques.
On pourra ensuite sensibiliser les élèves à la portée chorégraphique d’un corps qui grimpe.
À partir du teaser du spectacle, ou après avoir vu le spectacle, décrire comment Rachid Ouramdane met en représentation la grimpeuse.
On relèvera les choix liés à la scénographie (mur d’escalade, vidéo…) mais aussi les relations entre interprètes : comment le langage de la grimpeuse se mêle aux autres interprètes ?
On peut demander aux élèves d’écrire une liste de mots qui caractérise son personnage, à partir des sensations ressenties.
Selon vous, qu’est ce qui est totalement nouveau par rapport à sa pratique sportive pour la grimpeuse dans le spectacle ?
Pouvez-vous comparer la relation au vide de Nathan Paulin et Nina Caprez ?
Qu’est ce qui réunit les trois disciplines : escalade, highline, porter acrobatique ?
4/ Débat en classe
Enfin, un débat en classe questionnant le sens de ces pratiques extrêmes peut être l’occasion d’écouter les élèves sur leur rapport au risque, à la mise en danger tout en les sensibilisant à la sécurisation absolument indispensable lorsqu’on pratique des sports extrêmes.
On pourra s’appuyer sur ce texte de Chloé Moglia, artiste de cirque et chorégraphe :
Saisons précédentes
> Aller à la page du spectacle
Acqua Alta n’est pas uniquement un spectacle. Il s’agit de trois expériences différentes offrant au spectateur trois points de vue sur une histoire qui nous est racontée.
Chacune de ces expériences explore différents dialogues entre réel et virtuel, organique et numérique et permet de s’interroger sur les procédés qui créent des passerelles entre arts numériques et arts vivants au service d’une véritable démarche artistique.
Avant de venir au spectacle
Afin d’accompagner au mieux les élèves dans cette triple expérience de spectateur et avant d’aborder le fond du projet et la démarche des artistes, nous commencerons par réaliser un lexique du vocabulaire lié à ces procédés numériques :
1. Nous chercherons les définitions de :
- réalité virtuelle
- réalité augmentée
- dessins augmentés
- vidéo-projections
- capture de mouvement
- image de synthèse
- illusions holographiques
> Pour vous aider, le dossier de présentation de l’exposition « Mirages et miracles » de la compagnie Adrien M & Claire B (page 16) vous donnera quelques réponses.
Ce travail de clarification permettra à chacun d’identifier avec précision les procédés numériques utilisés par les artistes.
Il sera ensuite judicieux de sensibiliser les élèves à la singularité de la démarche de la compagnie qui tisse des liens entre arts numériques et arts vivants et cherche ainsi à « rendre visible un invisible » selon Claire Bardainne.
Pour cela, nous pourrons visionner la minute du spectateur qui présentera succinctement le parcours et la démarche de chacun des deux artistes fondateurs de la compagnie : Adrien Mondot et Claire Bardainne.
La vidéo-teaser du projet sera l’occasion de découvrir quelques images d’Acqua Alta en cherchant à identifier chacun des procédés du lexique. Ce sera l’occasion d’expliquer aux élèves les 3 temps d’Acqua Alta :
• Un spectacle mêlant danse et images numériques vivantes.
• Un livre pop-up-la traversée du miroir dont les dessins et les volumes forment les décors d’une histoire animée visible en réalités augmentée.
• Une expérience en réalité virtuelle-tête à tête permettant de vivre une scène de façon immersive, au même niveau que les danseurs, dans un casque.
2. Nous pourrons ensuite nous interroger sur l’œuvre et la place du spectateur :
• Le titre : que signifie Acqua Alta ? Que peut-on en déduire du thème principal ?
Acqua Alta signifie « hautes eaux » en italien. Le thème de la montée des eaux est central. Ce sont essentiellement l’imaginaire de l’eau et l’idée de la catastrophe qui fondent la narration.
Ce sera ensuite l’occasion d’étudier en classe le phénomène de l’acqua alta à Venise: définition, causes, conséquences et de visionner des images de la ville inondée.
• L’histoire : à partir de la vidéo teaser déjà visionnée, tenter de rédiger une courte histoire qui met en jeu deux personnages, l’eau et la catastrophe.
Transmettre ensuite aux élèves la trame narrative que vous trouverez dans la note d’intention du spectacle.
• Le point de vue du spectateur : le parti pris artistique est de donner au spectateur plusieurs points de vue de la même histoire. C’est donc le procédé de la transposition qui permet de déplacer le regard du spectateur. On expliquera aux élèves comment s’opère cette transposition dans les trois dispositifs après avoir lu le dossier du spectacle.
Après avoir vu le spectacle
La totalité de la trame est évoquée dans le spectacle et dans le livre. L’immersion en réalité virtuelle reprend un moment de l’histoire.
• En petits groupes de travail, on demandera aux élèves d’apporter des points de comparaisons entre les trois versions et de sélectionner 3 questions parmi celles proposées, de tenter d’y répondre puis de donner leur avis critique sur ce qu’ils ont vécu. Les groupes qui auront traité les mêmes questions pourront présenter leur travail à la classe.
- Quels sont les procédés numériques utilisés dans chacune des trois versions d’Acqua Alta ?
- Sur quels types de supports les projections vidéos sont-elles réalisées ?
- L’image est-elle prise en direct ou préalablement enregistrée ?
- L’image est-elle illustrative ou évocatrice ?
- Comment les deux danseurs sont-ils reliés à ces procédés dans la version spectacle ?
- Comment la musique participe-t-elle à l’incarnation de la présence de l’eau dans la version spectacle ?
- Quels effets se produisent sur le spectateur en terme d’espace grâce à l’outil numérique dans chacune des 3 versions ?
- Qu’est ce qui est comparable entre les trois versions ?
- Qu’est ce qui est radicalement différent ?
• Questionner par un tour de parole, l’expérience de spectateur de chacun :
Dans un premier temps, se remémorer et décrire les différents vécus en tant que spectateur. Encourager à affiner ensuite les perceptions de chacun en valorisant toutes celles qui questionnent les liens entre réel et virtuel.
• Selon Claire Bardainne, « la technologie peut permettre de faire naitre des présences ». On demandera aux élèves de décrire ces présences ressenties.
• On proposera enfin un débat dans la classe : l’outil numérique peut-il être aussi vivant qu’un acteur humain ? Ce débat pourra être scénographié : en fonction de son point de vue, aller se placer dans un espace donné. L’enseignant organise la prise de parole et replace les élèves en fonction de leur argumentation. L’engagement du corps, l’adresse au public, la clarté des arguments, la fluidité du discours sera l’objet du travail collectif.
• Analyse du spectacle avec Data-danse
Proposer aux élèves en collectif ou en individuel une analyse du spectacle avec Data-danse.
Ressources pour aller plus loin
• L’exposition « Faire corps » à la Gaité lyrique du 24/01 au 03/06 2020 qui présente différentes œuvres de la compagnie Adrien M & Claire B .
• Interview de Didier Deschamps . Réalités réinventées, la recherche technologique au service de la démarche artistique.
• Interview de Claire Bardainne
• Vidéo : « Quand la danse se conjugue au numérique » France 2 ; autour de Pixel de Adrien Mondot, Claire Bardainne et Mourad Merzouki.
• Danse et technologie numérique : Qui sert qui ? Par Matthieu de Guillebon | 27 Septembre 2017
• Sur Numeridanse.tv, l'exposition virtuelle "Danse et arts numériques" envisage toutes les relations possibles entre danse et arts numériques.
Avant votre venue au spectacle Kamuyot de la Cie Grenade/Josette Baïz, vous trouverez quelques informations pratiques suivies de pistes pédagogiques adaptées pour des élèves du secondaire . Cependant les enseignants du premier degré trouveront des ressources pour préparer en classe la venue au spectacle, parfaitement adapté aux jeunes enfants à partir 6 ans.
Pour les séances scolaires, merci de prévoir d’arriver entre 20 et 30 minutes à l’avance afin de faciliter l’entrée en salle et permettre un début du spectacle à l’horaire prévu.
I. AVANT DE VOIR LE SPECTACLE
1. Découvrir la compagnie Grenade et le Groupe Grenade
• Commencer par visionner la vidéo « Grenade, fruit de la passion » . Demander aux élèves d’exprimer leurs réactions, sentiments et questions qu’ils se posent. Leur proposer ensuite de rédiger une lettre adressée à un enfant du groupe Grenade ou à Josette Baïz . Si vous le souhaitez , nous nous ferons un plaisir de les transmettre à la compagnie.
• En visitant le site de la compagnie, vous pourrez distinguer précisément le groupe Grenade (jeunes danseurs de 7 à 18 ans) de la compagnie Grenade (adultes). Vous présenterez aux élèves cette distinction et aborderez alors le spectacle Kamuyot.
• Autre lien utiles pour découvrir la compagnie Grenade : Vue sur les marches de Chaillot Cette diffusion sera l’occasion d’ une recherche exploratoire sur le théâtre afin de préparer la venue des élèves : Chaillot-Théâtre national de la danse, ses espaces, son histoire, son architecture… Se rendre sur le site internet du théâtre .
2.« Kamuyot » Pièce créée pour la Batsheva-The Young Ensemble par Ohad Naharin en 2003
-Découvrir l’univers du chorégraphe à partir de la minute du spectateur.
- On pourra également montrer un extrait du spectacle Kamuyot par les danseurs de la Batsheva et demander aux élèves d’inscrire tous les mots qui leur viennent à l’esprit dans un nuage de mots : chaque élève élabore son propre nuage de mots (forme, couleurs, taille, calligraphie).On expliquera aux élèves que l’auteur est Ohad Naharin et qu’il a écrit cette pièce pour le Young Ensemble-Batsheva Compagnie avec la volonté de proposer un « show festif qui fait du spectacle une expérience partagée, en cassant les barrières entre spectateurs et interprètes. »
- On indiquera que The Young Ensemble est la compagnie junior de la Batsheva, elle a pour mission de mettre de jeunes interprètes dans le bain de la danse, tout en développant une approche vers le jeune public.
II. APRES AVOIR VU LE SPECTACLE
1. Lire le spectacle
Demander à chaque élève de rédiger une « lettre à un-e ami-e » : à partir de la note d’intention rédigée par Josette Baïz ( dossier en PJ/ page3), chaque lettre commencera par : Cher-e ami-e, Ma découverte de la pièce Kamuyot d’Ohad Naharin interprétée par la Compagnie Grenade a été décisive. J’ai été enthousismé-e par … et s’achevera par cette question : Et toi, qu’est ce qui t’as enthousiasmé ? Les lettres sont anonymes. On proposera aux élèves, selon le niveau d’insérer obligatoirement les mots clés suivants : dynamique / fraîcheur/ technicité/folie/ inventivité/ rebondissements/ changements de rythmes/ musique/ interactivité/ puissance/partage/contrastes/festif…..
Les lettres sont ramassées et certaines peuvent être lues à haute voix dans la classe. Elles sont ensuite redistribuées aléatoirement et chacun rédige une courte réponse à la lettre qu’il /elle reçoit en essayant d’exprimer les émotions ressenties pendant le spectacle.
2. Analyse du spectacle avec data danse
Proposer aux élèves en collectif ou en individuel une analyse du spectacle avec data-danse
. Le travail d’analyse sera enrichi par le travail d’écriture sur la Une qui permettra de garder une trace du parcours du spectateur.
3. Séquence pratique de danse en EPS
Lors d’un cycle danse, on proposera aux élèves de s’impliquer dans la création d’une séquence collective (4, 5, ou 6 danseurs) en lien avec le spectacle Kamuyot.
Première étape : Ecriture gestuelle
Toute la classe participe à l’écriture d’une phrase simple que l’on dansera à l’unisson. Cette phrase sera créée collectivement après avoir visionné l’extrait du spectacle en demandant aux élèves de prélever :
-les familles de mouvements : marches, courses, sauts, équilibres, déséquilibres, passages au sol, tours…
- les qualités repérées : tonique, fluide, saccadé, direct, tenu ( énergies) / immobile ( arrêts), fulgurant, ralenti ( temps)
-les trajets à l’intérieur du rectangle scénique.
L’enseignant propose à chaque groupe de créer une phrase de 2X8 temps en choisissant :deux ou trois familles de mouvement, deux qualités d’énergies différentes et /ou deux qualités liées au temps, ainsi qu’un trajet clair sur la scène. De ces propositions, la classe choisit les 3 meilleures propositions et travaille à la création collective : une phrase de 6X8 temps à l’unisson. Cette phrase sera dansée frontalement. On insistera sur :
- L’intensité des arrêts sur images
- La fluidité de certains passages
- Les contrastes très nets d’énergies
Deuxième étape : composition collective
A partir de la phrase commune, les groupes sont invités à transformer la phrase à partir de procédés de composition imposés dans le but de la danser dans un espace scénique QUADRI FRONTAL. On imposera, selon les niveaux quelques procédés de composition : polyphonie/ contrepoint/décalage/leitmotiv/amplification. On imposera également des regards publics et des contacts avec les spectateurs. La composition finale sera le fruit des deux séquences : la phrase commune à l’unisson, dans au moins 4 orientations différentes et la composition du groupe pour le quadri frontal.
Les pistes que je vous propose d’explorer auront pour finalité de créer des liens entre les intentions des deux artistes en termes de propos, de sens et tous les moyens techniques et scénographiques déployés pour y parvenir. La principale thématique abordée sera la frontière entre rêve et réalité.
Exceptionnellement, je vous déconseille de visionner avec vos élèves la vidéo du spectacle avant la représentation, qui dévoile les images du spectacle alors que leurs apparitions font partie d’un processus assez lent durant lequel le spectateur devra « ouvrir son espace mental » et laisser le flou, l’insaisissable l’envahir pour accepter d’apprivoiser ses propres cauchemars pour son plus grand plaisir….
Pour les élèves de 3ème, il pourrait être intéressant de leur proposer la possibilité de présenter pour l’épreuve orale du DNB –Diplôme National du Brevet- un parcours artistique et culturel autour du spectacle, sur le thème du cauchemar, en enrichissant l’analyse d’un corpus d’œuvres sources d’inspiration des artistes, citées dans les pistes qui suivent.
Avant de venir au spectacle
- Interroger le titre du spectacle : qu’est-ce qu’une « Anthologie » ? Que peut-on imaginer sur la construction du spectacle à partir de ce terme ? Au sens propre, l’Anthologie est l’action de cueillir des fleurs. Karl Biscuit explique le titre en évoquant les fleurs sombres de la nuit, du sommeil, du voyage qu’un des personnages du spectacle va effecteur dans son sommeil.
- On reprendra avec les élèves cette image des « fleurs sombres de la nuit » pour parler /apprivoiser les cauchemars :
- On amènera les élèves à se questionner sur cette vie inconsciente dont tout le monde fait l’expérience : que se passe-t-il quand nous rêvons ? d’un point de vue scientifique qu’est-ce que le sommeil paradoxal, pourquoi l’appelle-t-on ainsi ? de quoi le cauchemar est-il l’expression ? quelle est sa fonction ? Pourquoi dit-on qu’il joue un rôle dans l’équilibre mental d’une personne et donc qu’il a un effet bénéfique ?
- A la manière de John Kenn, on pourra proposer aux élèves de dessiner sur un post-it une image de son pire cauchemar…pour créer une œuvre collective.
- On pourra aussi demander aux élèves d’imaginer l’interview d’un personnage de leur cauchemar.
- En arts plastiques, on pourrait réaliser une boite à rêve et une boite à cauchemar à partir de boites de chaussures.
- On pourra réaliser un brainstorming sur les thèmes universels qui habitent nos cauchemars : poursuites, chutes, peur d’être toujours en retard, de ne plus rien maitriser, de fonctionner au ralenti, d’être incapable de bouger, de se démembrer, d’être enfermé, se noyer…
- Ce travail peut être l’occasion d’un atelier de pratique en danse ou d’un cycle danse sur ce thème. Dans ce cas, on travaillera dans un premier temps l’écriture gestuelle à partir de mots évocateurs de mouvement à partir du brainstorming :
Chuter, dégouliner, se noyer, être paralysé, s’asphyxier, se vider, perdre pied, s’effondrer…
Urgence, tension, déglingué, bégayé …
Dans un second temps, on abordera l’écriture chorégraphique collective en privilégiant une transformation du mouvement entre extrêmement lent et extrêmement rapide, et certains procédés de composition de votre choix : unisson, contrepoint (celui qui rêve et se retrouve isolé), contagion (le cauchemar qui contamine le groupe), leitmotiv ou répétition (ce cauchemar qui revient sans cesse…)
- On travaillera ensuite sur les sources d’inspiration du spectacle Anthologie du cauchemar :
- On pourra consacrer une séquence de travail à l’analyse du tableau de Füssli Nightmare en s’inspirant de la proposition de l’académie d’Aix –Marseille « mission maternelles » pour analyser l’œuvre, proposer un corpus d’œuvres sur le thème du cauchemar.
- On pourra ensuite rebondir sur les créatures, monstres qui accompagnent l’imagerie du cauchemar en faisant une recherche sur les bestiaires fantastiques du Moyen Age.
- On pourra aussi s’intéresser à Maman, l’araignée de Louise Bourgeois
- Autres sources d’inspiration :
l’eau et les rêves, de Gaston Bachelard
Tim Burton, réalisateur, scénariste et producteur, adepte du fantastique et influencé par Edgar Allen Poe.
Howard Phillips Lovecraft, écrivain américain connu pour ses récits fantastiques.
Georg Trakl, poète autrichien, représentant majeur de l’expressionnisme
Pour approfondir le corpus d’œuvres, sources d’inspiration, les enseignants pourront se référer aux deux documents joints (SOURCE) ainsi que l’interview des deux artistes, , Marcia Barcellos et Karl Biscuit.
Après avoir vu le spectacle
- On demandera aux élèves de s’exprimer sur les émotions ressenties pendant le spectacle et les sensations : quelles sont les images fortes qui restent ? Est-ce la peur qui domine ? l’étrangeté ? l’inquiétude ? La confusion entre rêve et réalité ? Se sont-ils identifiés au personnage qui s’endort ?
- On fera la liste de tous les procédés utilisés pour créer un impact visuel qu’ils auront pu identifier et qui permettent aux artistes d’entretenir le doute et l’incertitude entre réel et irrationnel : images projetées sur différents types d’écrans, trucages, apparitions, costumes, sons, panneaux mouvants, masque, échasses…. On les classera par catégories : les procédés liés aux costumes, à la machinerie, à la vidéo, à la musique.
- On demandera aux élèves de se remémorer la construction d’ensemble du spectacle, à partir des photos et de la vidéo du spectacle : de l’endormissement de la jeune fille à son réveil… Parmi toutes les saynètes qui s’enchaînent, quelles sont celles qui sont restées en mémoire ? Pourquoi ?
- « L’image animée se mêle à l’espace réel sous forme d’une illusion dont on ne peut comprendre aisément le procédé, comme ces rêves qui semblent parfois véritables, aux franges du sommeil » Karl Biscuit. A partir de cette phrase de l’auteur, on sensibilisera les élèves au lien que l’on peut faire entre le fond et la forme de la proposition artistique.
- A partir d’une photo au choix (en pièce jointe), chaque élève l’illustre d’un petit texte dans lequel il va s’identifier à la jeune fille qui s’endort qui commence par : « j’ai fait un rêve étrange / horrible / inquiétant / mystérieux / fantastique / insaisissable (au choix), décrit le personnage principal de la photo, la manière dont il se déplace, dont il s’exprime, ses intentions, le décor, les sons, les odeurs, les couleurs. Le texte se conclue par la description de la sensation physique qui reste après avoir fait ce rêve…
- Analyse du spectacle avec Data-danse
Proposer aux élèves en collectif ou en individuel une analyse du spectacle avec Data-danse.
Le travail d’analyse sera enrichi par le travail d’écriture sur la Une qui permettra de garder une trace du parcours du spectateur.
Source 1 – Dossier Anthologie du cauchemar / Système Castafiore