18-19 sep 2021
Faustin Linyekula
My Body, My Archive
installation vidéo et performance solo
Après 20 ans de création, Faustin Linyekula a entrepris un voyage introspectif durant lequel un mot s'imposait en permanence : « LOBI » qui, dans la langue lingala, signifie à la fois « hier » et « demain ». La remise en cause du temps linéaire et le va et vient constant entre passé et futur constituent le cœur de cette installation mêlant projections vidéo et performance live.
My Body, My Archive est une performance commandée par la Tate Modern à Faustin Linyekula en 2020 dans le cadre d’une présentation générale sur le lien entre le corps des artistes et leur histoire. Suite à l’apparition du COVID-19, la manifestation a été annulée, cette présentation à Chaillot est donc une première.
Après 20 ans de création avec les Studios Kabako (basés en République Démocratique du Congo, d'abord à Kinshasa puis à Kisangani), un temps de recul est apparu nécessaire à Faustin Linyekula pour appréhender le travail réalisé et comment il s’inscrivait personnellement dans son œuvre globale, dans la perspective d’une future pièce.
Passé ou futur, son travail converge finalement vers une même direction qui est le Congo et dont son corps est l’émanation. « Le Congo, ça n’existe pas. Il n’y a qu’un fleuve et la grande forêt » aurait pu dire Léopold II. Entre temps il y a eu colonisation, décolonisation, Congo belge, Congo-Zaïre, République Démocratique du Congo.
En 2017, Faustin Linyekula tombe sur une statue au MET qui provient de la région de ses ancêtres maternels, une statue en bois, 83 cm de haut, pigments ocre, noir et blanc, avec une étiquette "peuple Lengola". Commence alors une quête introspective d’archives personnelles dont le corps est la matrice.
La performance se présente scénographiquement comme deux panneaux face à face. Sur l’un des panneaux sont projetées des vidéos issues du voyage vers la terre des Ancêtres, sur l’autre panneau est projetée une performance filmée que l’artiste remplace en direct de temps à autre (horaires à confirmer).
Cette performance est la matrice d’une pièce plus large, dont la création est prévue pour 2022.
On me connaît comme danseur, chorégraphe, mais j’aime dire que je suis un raconteur d’histoires.
Je raconte mes histoires à travers les mots, la danse, les images fixes ou en mouvement. Je vis et travaille à Kisangani, en République démocratique du Congo, ex Zaïre, ex Congo belge, ex État Indépendant du Congo, propriété privée de Léopold II, roi des Belges.
En 2001, après avoir voyagé et travaillé pendant huit ans à travers le monde, je suis retourné sur les ruines de mon pays et j'ai fondé les Studios Kabako à Kinshasa, d'abord comme un espace pour le théâtre et la danse. Lorsque, six ans plus tard, nous avons déménagé à Kisangani, dans l'est de la RDC, les Studios Kabako se sont ouverts à la musique et au cinéma. Parce que s'affranchir du regard colonial pour façonner nos vies à notre manière est le premier pas vers un avenir dont nos enfants pourront être fiers. Et pour cela, aucune énergie créatrice ne doit être laissée de côté, quelle que soit sa forme artistique. Les Studios Kabako sont donc depuis un refuge pour les jeunes artistes congolais et africains, offrant un accompagnement à long terme, de la formation à la production et diffusion.
J’ai tourné dans des théâtres, des festivals et des musées à travers l’Europe, l’Afrique, l'Océanie et les Amériques. J'ai été "Artiste dans la Ville" de Lisbonne en 2016, et artiste associé du Holland Festival en 2019.
J’ai reçu le Principal Award 2007 du Fonds Prince Claus pour la culture et le développement, le Curry-Stone Design Prize 2014 et le Tällberg / Eliasson Global Leadership Prize 2019.
Faustin Linyekula