Emmanuelle Huynh / Julie Nioche Múa + 3, Avenue de l'Espérance

Saison 24 25
Spectacle
Múa :
Le fait d’être plongé dans le noir le plus total met nos sens en éveil. Notre attention, décuplée, perçoit même la plus infime des perturbations. Múa est à vivre comme une expérience où obscurité-lumière, apparition-disparition, silence-musique, danse et immobilité sont les interfaces d’une seule et même chose : l’avènement à soi-même et au monde.

3, Avenue de l'Espérance :
Point de départ de deux parcours artistiques débutés en même temps, cette pièce de 1995 est la première de Julie Nioche et Rachid Ouramdane. La danse, tout d’abord explosive, se concentre petit à petit sur la surface du corps comme terrain de jeu et d’imaginaire, révélant les traces que les mouvements même les plus intérieurs laissent à même la peau.

lieu

durée

40min (Múa) + 20min (3, Avenue de l'Espérance)

Dates
  • 19h30
  • 21h00
  • 19h30
  • 21h00

    Billet couplé pour les 2 spectacles

    Tarif plein
    24€
    Tarif Pass Chaillot
    19€
    Tarif Pass Chaillot Jeune
    8€
    Tarif Pass Chaillot Groupe
    19€
Séance traduite en langue des signes française
Séance avec audiodescription
Rencontrez les artistes à l’issue de la représentation
Séance scolaire
Séance sous-titre adapté

3, avenue de l’Espérance

Il y a trente ans, Julie Nioche et Rachid Ouramdane créaient ensemble un solo explosif. Interprété par Julie Nioche, il portait pour titre l’adresse du Centre chorégraphique national de Belfort, alors dirigé par Odile Duboc, où il avait été conçu. Avec ce voyage singulier vers l’immobilité, les deux danseurs faisaient leurs premiers pas de chorégraphes dans l’exploration infinie du sentir, au plus près du mouvement et des sensations. Julie Nioche reprend aujourd’hui cette pièce à l’origine de son parcours artistique, matrice de tout un travail sur la sensation et les imaginaires développé en lien avec les questions sociétales. Les lumières d’Yves Godin conduisent le regard, d’un espace immense à une focale minimaliste au raz du corps. Quant au costume sonorisé réalisé par Christian Rizzo, il se déchire au fur et à mesure de la danse, rendant ainsi visibles et audibles les traces que les mouvements, y compris les plus intérieurs, laissent à même la peau.  
Isabelle Calabre 

Mua

En vietnamien, mùa signifie danse. Lors d’un voyage sur la terre d’origine de son père, dont elle ne parlait pas la langue, le langage du corps fut en effet pour Emmanuelle Huyn le seul mode de communication avec les autres. Ce solo initiatique, créé à l’orée de sa carrière, se nourrit de cette expérience fondatrice. Il porte aussi la trace des sensations éprouvées lorsqu’on improvise les yeux fermés, ainsi que la mémoire du parcours « Dark Noir », dû au réalisateur Michel Reilhac, qui durant quarante minutes privait le spectateur de tout repère visuel. A son tour, accompagnée au violoncelle par Fabrice Bihan, la chorégraphe plonge d’abord le public dans une obscurité totale. Peu à peu, entre apparition et disparition, mouvement et immobilité, silence et musique, elle laisse entrevoir son corps nu puis vêtu d’une robe transparente. Et inscrit sa présence au monde.
Isabelle Calabre