Chaillot Rencontre La Danse et les droits culturels

Directeur adjoint du Théâtre de l’Est lyonnais dès 1977, il devient en 1979 administrateur général de l’Atelier lyrique du Rhin, associé à l’Opéra du Rhin, qui se consacre à la création lyrique. Il assure, en parallèle, la production de la Biennale « Voix, théâtre et musiques d’aujourd’hui » organisée à la maison de la culture de Nanterre.

En 1982, il fonde le Festival Musica de Strasbourg, consacré aux musiques de notre temps. Il en assure la direction générale jusqu’à la fin 1986. Il est nommé début 1987 directeur artistique de l’Ircam (organisme de recherche musicale installé au sein du Centre Pompidou) fondé par Pierre Boulez à qui il succèdera en 1992.

En 2001, il devient directeur général de la Cité de la musique. L’État lui confie parallèlement la mission de réouverture de la Salle Pleyel. En 2010, il lance des orchestres destinés aux jeunes de 7 à 15 ans, dénommés Démos, qui se développent dans les quartiers défavorisés sur tout le territoire national (une cinquantaine d’orchestres à ce jour).

En 2006, l’État et la ville de Paris annoncent le projet de construction d’un grand auditorium symphonique à Paris. Laurent Bayle préside l’association qui supervise la construction de l’équipement conçu par l’architecte Jean Nouvel et inauguré en janvier 2015.

Un complexe Cité de la musique-Philharmonie de Paris est ainsi créé sur le parc de la Villette, qui regroupe quatre salles de concert, le Musée de la musique, un important pôle d’éducation, de transmission et de ressources numériques, ainsi qu’une « Philharmonie des enfants » – espace musical dédié aux enfants de 4 à 10 ans et inauguré en 2020. Cette institution abrite plusieurs formations orchestrales en résidence ; depuis 2019, l’Orchestre de Paris, est statutairement l’un de ses départements.

Laurent Bayle a assuré la direction générale de la Cité de la musique-Philharmonie de Paris jusqu’à fin 2021. Il est actuellement président de la fondation les Arts florissants-William Christie et de la Biennale de Lyon.
 

Spécialisée en politiques culturelles, Camille Chevrier s’est très tôt intéressée aux enjeux d’accessibilité culturelle, qu’elle aborde à la croisée des champs artistique et social.

Ses premières expériences à la Fondation Louis Vuitton, en tant que guide-conférencière, puis au service production du CENTQUATRE-PARIS, lui ont permis d’acquérir une solide connaissance des dynamiques de médiation, de production, de diffusion culturelle et des relations avec les publics.
Elle dirige aujourd’hui Droit27, un dispositif porté par l’association SOS Culture, qui développe des programmes artistiques et culturels en lien avec les structures du champ social, avec et pour les personnes en situation de grande vulnérabilité.

Son expertise s’inscrit dans une approche transversale, nourrie par la conviction que la culture constitue un levier essentiel d’inclusion et de transformation sociale.
 

Directrice de la Maison des pratiques Artistiques Amateurs depuis septembre 2017, Sonia Leplat impulse et coordonne un projet qui place la légitimité de la pratique artistique de toustes au cœur des préoccupations. Son parcours s’inscrit dans un équilibre entre créations artistiques, réalisations de terrain et veille constructive à porter sur les politiques de service public à l’aune des droits culturels. Ainsi, après des études de lettres, elle s’engage activement dans une compagnie de théâtre à Paris, ouvre un lieu et crée un festival dans l’espace public. En 2009, elle rejoint la fonction publique territoriale à Rouen, d’abord pour la Ville, puis à la tête du service culture du Département (76). En parallèle de ses missions de Direction, elle est intervenante occasionnelle sur l’évaluation et le management de projets culturels, les droits culturels, et la spécificité des pratiques en amateur. Sur le plan artistique, elle collabore à des créations de spectacles, poursuit ses propres travaux d’écriture et contribue actuellement à la naissance d’un festival d’écritures vivantes à Granville (50).

Rachid Ouramdane grandit dans un environnement familial marqué par la guerre d’Algérie. Ce passé fait de violence et d’exil hantera plusieurs pièces du chorégraphe. La double culture dans laquelle il évolue lui fait très vite prendre conscience de la multiplicité de nos identités dont il fera le coeur de sa recherche.

Au début des années 90, Rachid Ouramdane quitte ses études scientifiques. Il aurait pu être biologiste, tant son expertise de la science des êtres vivants est grande. Mais c’est la danse qu’il a choisie, art vivant rencontré à 12 ans sous la forme du hip-hop. De cette culture urbaine, il retiendra la notion d’engagement d’un art dans les lieux publics. Se construisant artistiquement entre l’école de la vie et l’école de l’art, il maintient une articulation et une tension constantes entre la dimension autobiographique, les réflexions esthétiques et les sujets de société.

Il cultive un art de la rencontre, dont l’expérience sensible et entière requiert la mise en doute de tous les préjugés. Il multiplie les projets aux frontières de la danse et du documentaire, s’appuyant sur un minutieux recueil de témoignages, mené en collaboration avec des documentaristes. Après les émeutes de 2005, il réalise un puzzle de portraits intimes et pudiques de jeunes de banlieue parisienne.

Nombre de ses projets sont issus de voyages et de rencontres, comme Loin… qui l’amène à la rencontre d’exilés vietnamiens de retour dans leur pays. Il ira à la rencontre de personnes victimes de tortures au Brésil (Des témoins ordinaires), ou de réfugiés climatiques dans le Sichuan et Yunan en Chine ayant eu à faire face à des cataclysmes (Sfumato). Chaque projet est l’occasion de construire un soutien pour ces populations fragilisées avec les associations locales. Il donne régulièrement la parole dans ses pièces à des minorités, des populations qui par leur expérience nous éclairent sur certaines réalités du monde. En 2018, il mobilise la protection de l’enfance, l’éducation nationale et plusieurs préfectures pour agir auprès d’enfants migrants et contribuer à améliorer leur quotidien par des pratiques artistiques. Il développe avec eux le spectacle Franchir la nuit. Sur scène, il développe une poétique du témoignage et une gestuelle à la ligne claire, presque minimaliste et en interaction constante avec l’environnement, à l’image de ses dispositifs scéniques.

En 2021, le chorégraphe prend la direction de Chaillot – Théâtre national de la Danse, et par son projet en fait le théâtre des diversités et de l’hospitalité, dans une ambition toujours grandissante de partager l’humain et le sensible et d’amener la danse là où on ne l’attend pas.

Depuis quelques années, il oriente son écriture chorégraphique pour des foules en mouvement avec des grands ensembles internationaux : Ballet du Grand Théâtre de Genève, Candoco Dance Company, Moscow City Ballet, le collectif XY, Ballet de l’Opéra de Lyon, Maîtrise de Radio France… C’est avec ces trois dernières formations qu’il a réalisé Möbius Morphosis au Panthéon de Paris sur une musique de Jean-Benoît Dunckel, du groupe AIR.

En mars 2022, il reçoit l’insigne d’officier de l’ordre des Arts et des Lettres.