Rachid Ouramdane / Ballet du Grand Théâtre de Genève Outsider
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1h10
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Depuis plusieurs années, Rachid Ouramdane oriente son écriture pour des foules en mouvement, au fil de pièces qui questionnement la communauté et la place que chacun y cherche. Après avoir mobilisé le Ballet de l’Opéra de Lyon (Tout autour, 2014) et le Ballet de Lorraine (Murmuration, 2017), le chorégraphe embarque 21 interprètes du Ballet du Grand Théâtre de Genève mais aussi 4 sportifs de l’extrême pour une création où les disciplines se croisent. Outsider travaille l’image de la nuée et ce moment précis où l’horizontalité du mouvement est en péril. La pièce questionne le point limite que peut dépasser un danseur ou un sportif. Une chorégraphie au risque de la chute et de la ligne brisée, en dialogue avec la musique répétitive de Julius Eastman, figure trop méconnue du bouillonnement new-yorkais des années 70 et du minimalisme. Jouée par quatre musiciens sur scène, elle est une pulsation lancinante qui guide les déplacements groupés des interprètes. Comme une nuée aux prises avec le jeu de lignes créé par les volumes du décor et la scénographie lumineuse.
Vincent Théval
"Voilà plusieurs années que Rachid Ouramdane creuse le sillon d'une recherche sur la murmuration, ces nuées d'oiseaux composant et recomposant de savantes figures dans le ciel. Plusieurs années également qu'il construit des projets en s'accompagnant de sportifs de l'extrême. Avec Outsider , tout juste créé pour le Ballet du Grand Théâtre de Genève et quatre highliners, il semble atteindre dans ces deux exercices une apogée. En effet, plateau et aérien se répondent et se complètent en créant des images d'une profonde beauté tandis que la danse dialogue en pleine harmonie avec la formidable musique minimaliste de Julius Eastman, impeccablement interprétée live en Suisse par quatre pianistes sous la direction de Stéphane Ginsburgh. Tout y est superbe, notamment la scénographie de Sylvain Giraudeau qui lacère l'espace de lignes noires très graphiques se détachant sur un vaste fond de scène luminescent que Stéphane Graillot éclaire de tons pâles : roses, bleus, orangés, laissant se dessiner les interprètes presqu'en ombre chinoise.", La Terrasse, Delphine Baffour