Fouad Boussouf / Le Phare CCN du Havre Normandie °Up

A ball and a violin. Two artists from widely different backgrounds meet on stage for an unexpected, affecting and energetic duo. Mixing freestyle soccer and live music, °Up turns the stage into a poetic playground that is both spellbinding and fun.
location
time
45 min
category
- Dance |
- À partir de 6 ans
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14h00
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11h00
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15h00
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14h00
- Tarif plein24€
- Tarif Pass Chaillot / Pass Chaillot Groupe19€
- Tarif Pass Chaillot Jeune8€
Have you ever seen freestyle soccer on stage? Probably not and that’s understandable as the sport and artistic discipline representing urban culture – of which Paul Molina is a virtuoso champion – is mostly played in stadiums and on the street. Figures come and go, body and ball swept up in highly technical movements making up an unknown language. And have you ever seen freestyle soccer on stage accompanied by the jocular playing of a versatile violinist? That sounds unlikely and the new piece by Fouad Boussouf, Up, is here to fill in that gap, exploring the range of possibilities that arise when a ball and a violin meet. With a bow and a ball respectively, Gabriel Majou and Paul Molina create a dialogue in which they learn to mingle and get comfortable around each other, hovering between impulsiveness and poetry, mastery and letting go. Assuming an A&R role he has often embraced over a 15-plus year career, Boussouf shepherds this encounter of which he is both a participant and a witness, telling the story of a nascent friendship.
Vincent Théval

De la danse, Fouad Boussouf dit qu’elle est élan, mouvement. Une définition qui caractérise aussi son propre parcours, fait d’une curiosité toujours en alerte et d’un constant désir d’évasion. Ses premières années marocaines, dans un village isolé de la région de Moulay Idriss, marquent son imaginaire de fêtes familiales et d’un environnement naturel à la simplicité monacale. À l’âge de sept ans, lorsque sa famille s’installe en France à Romilly-sur-Seine près de Troyes, il découvre un nouvel univers dont l’école lui enseigne la culture et les codes. Dès l’adolescence, il s’initie au hip-hop, apprenant au son des cassettes de Prince et de Michael Jackson. Ce qui, à l’origine, n’est qu’un moyen socialement valorisé de se dépenser physiquement, devient bientôt pour lui le chemin d’une véritable construction personnelle, où le dépassement par le corps apporte de surcroît la reconnaissance de ses pairs.
Achevant sa scolarité à Chalons-en-Champagne, il en profite pour suivre les ateliers menés par les élèves circassiens du CNAC (Centre national des arts du cirque). Il arrive à Paris en 2000 et entame un cursus en sciences sociales à l’université de Paris XII Créteil tout en donnant des cours de street dance, d’abord de façon informelle puis en tant que chargé de TD. En parallèle, il continue à se former à l’Académie de la Cité Véron, participe aux auditions du festival Suresnes Cités Danse et est interprète pour Farid Berki et Pierre Doussaint. Après avoir soutenu un DESS sur la danse hip-hop, il part pour un road trip de sept mois en Australie, début d’un cycle mariant voyages et activité de pédagogue qui le conduira également en Égypte et en Russie. Au retour, décidé à se consacrer pleinement à la danse, il fonde à 27 ans la Cie Massala. Il crée en 2008-2009 des soli et trii, et en 2010 sa première pièce de groupe, Déviations.
Dès lors, le parcours de Fouad Boussouf s’écrit dans l’urgence d’un élan créatif sans cesse renouvelé. Hybride, sans souci d’étiquette, inscrite dans le présent, sa danse met le vocabulaire hip-hop au service de ses différents projets. Au fil des années, il affirme une écriture basée sur la spontanéité du geste et sur un mouvement continu, qui ne jamais ne commence et jamais ne s’arrête. Mus par cette dynamique qui les déplace hors de leurs gestuelles habituelles, les interprètes génèrent au plateau une irrésistible énergie cyclique. En témoignent les succès de Näss (Les Gens) en 2018, puis de Oüm (2020), en hommage à Oum Kalthoum, qui imposent le chorégraphe sur la scène internationale.
Si son outil de travail privilégié reste le corps, il se nourrit aussi d’autres expressions artistiques, notamment la vidéo et les arts plastiques – qu’elles soient contemporaines ou liées à l’histoire du monde méditerranéen. En témoignent ses films documentaires, Le Ballet Urbain (2019), ou ses collaborations avec le sculpteur Ugo Rondinone, pour l’installation vidéo Burn to shine (2022) au Petit Palais à Paris et pour la pièce Vïa (2023) avec le Ballet du Grand Théâtre de Genève, sur une commande de Sidi Larbi Cherkaoui. Après Fêu (2023), une pièce pour 10 interprètes féminines, il commence un laboratoire, en complicité avec Equinoxe, scène nationale de Châteauroux, avec Paul Molina et Gabriel Majou autour d’un duo musique live et foot freestyle. Chez ce « citoyen du monde », la création impose un rythme guidé par l’émotion, le goût du risque et l’envie permanente d’aller de l’avant.
Entre 2020 et 2022, Fouad Boussouf a été artiste associé à la Maison de la danse de Lyon, à Équinoxe - Scène nationale de Châteauroux et à la Maison de la musique de Nanterre. Choisi à l’unanimité pour diriger depuis le 1er janvier 2022 le Phare - Centre chorégraphique national du Havre Normandie, il a reçu la même année les insignes de Chevalier des Arts et des Lettres.
Isabelle Calabre