Nacera Belaza Sur le fil

À rebours des injonctions à toujours créer du nouveau, de l’inédit, la danseuse et chorégraphe Nacera Belaza ne fait depuis plus de vingt ans que creuser de création en création le même geste. Elle trace une ligne droite dont chaque point est habité par la question de la vie et par la quête d’une puissante liberté intérieure. Dans Sur le fil, c’est avec sa sœur et fidèle partenaire Dalila Belaza, ainsi qu’avec la danseuse Aurélie Berland que l’artiste s’attèle à créer beaucoup plus qu’un spectacle : un temps suspendu, où scène et salle sont unies par la même onde, le même vertige. Et où tous les contraires s’unissent. Dans les tours qu’elles effectuent longtemps, à grande vitesse, les trois artistes approchent de l’immobilité, du calme profond inhérent aux profondeurs de l’être. En suivant chacune une voie qui lui est propre, qui lui permet d’échapper au dictat des habitudes et des simples apparences, elles développent une écoute, une ouverture exceptionnelle à l’Autre et plus largement au monde. Avec Sur le fil, la danse place l’être au bord de lui-même. Comme souvent à la lisière du vide, réceptacle de tout ce qui nous échappe.  

Anaïs Heluin 

« Et puis, alors que l’hypnose est totale, presque méditative, elle vous réanime, vous oblige à réagir dans des séquences de douche de lumière qui transforment les corps en volutes de fumée plus fines qu’un… fil. À ce jeu, le trio de Nacera, Dalila et Aurélie est un envoutement. »

« C’est dément parce que c’est en dehors de tous les codes chorégraphiques connus. En fait, cela ne ressemble à rien d’autre qu’à un spectacle de Nacera Belaza. »

« Ici, on ne compte pas ses pas, ici, on ne voit pas. On ressent. »

Amélie Blaustein-Niddam, Cult news